S'il y a eu la french touch dans les années quatre-vingt-dix, il y a eu la french pop dans les années dix ; c'est bien au milieu de ce courant revival que Cléa a fait ses premiers pas. Écriture, composition, production, l'avantage d'être une touche-à-tout, c'est que l'on peut toucher tout le monde. À la fois acclamée dans le circuit indé que « vue à la télé » (dans Quotidien, entre autres), Cléa a aussi enfilé la cape d'animatrice pour l'émission web-TV Sooo Pop, où elle s'est entretenue avec pléthore d'artistes de la scène hexagonale. Au-delà de la France, la chanteuse voyage sans cesse : après une série de concerts en Europe, Asie, Amérique du Nord et Sud, l'Amérique latine et centrale ont été la source d'inspiration de Tropi-cléa (2017-2020-2022), trois EP qui, dans la vague tropicaliste, ont trempé plus que leurs pieds, marquant ainsi, en période de post-confinement, un grand désir d'évasion.

Mixé par Stephane ALF Briat, l'homme aux doigts d'or qui s'est occupé aussi bien de Phoenix, de Bonnie Banane, de Air que de Flavien Berger, Advitam Aeternamour, le troisième LP de Cléa Vincent, prouve encore que sa musique est en perpétuel renouvellement. Cléa donne un coup de fouet et de modernité à la house des 90's (« C’est Ok ») ou, en particulier, à la 2-step (« Free Demain »). Influencée notamment par The Beloved, Cléa ne se prive pas de plonger la chanson pop dans la marmite électronique afin que celle-ci passe la porte des clubs (« État Second », où il est question de « monter les BPM »). Que cela soit sur « Shut down ma tête » ou « Douce Chavirée », Cléa pousse le bouchon de champagne encore plus loin pour que la fête ne s'arrête pas. La basse s'amplifie, la rythmique se fait exaltée, les mélodies de ces tubes éternels sont des mains tendues vers la piste. Et son sourire illumine un peu plus sa voix.

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